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C'est une langue belle avec des mots superbes
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Qui porte son histoire à travers ses accents
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Où l'on sent la musique et le parfum des herbes
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Le fromage de chèvre et le pain de froment
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Et du Mont-Saint-Michel jusqu'à la Contrescarpe
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En écoutant parler les gens de ce pays
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On dirait que le vent s'est pris dans une harpe
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Et qu'il en a gardé toutes les harmonies
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Dans cette langue belle aux couleurs de Provence
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Où la saveur des choses est déjà dans les mots
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C'est d'abord en parlant que la fête commence
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Et l'on boit des paroles aussi bien que de l'eau
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Les voix ressemblent aux cours des fleuves et des rivières
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Elles répondent aux méandres, au vent dans les roseaux
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Parfois même aux torrents qui charrient du tonnerre
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En polissant les pierres sur le bord des ruisseaux
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C'est une langue belle à l'autre bout du monde
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Une bulle de France au nord d'un continent
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Sertie dans un étau mais pourtant si féconde
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Enfermée dans les glaces au sommet d'un volcan
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Elle a jeté des ponts par-dessus l'Atlantique
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Elle a quitté son nid pour un autre terroir
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Et comme une hirondelle au printemps des musiques
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Elle revient nous chanter ses peines et ses espoirs
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Nous dire que là-bas dans ce pays de neige
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Elle a fait face aux vents qui soufflent de partout,
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Pour imposer ses mots jusque dans les collèges
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Et qu'on y parle encore la langue de chez nous
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C'est une langue belle à qui sait la défendre
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Elle offre les trésors de richesses infinies
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Les mots qui nous manquaient pour pouvoir nous comprendre
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Et la force qu'il faut pour vivre en harmonie
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Et l'Île d'Orléans jusqu'à la Contrescarpe
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En écoutant chanter les gens de ce pays
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On dirait que le vent s'est pris dans une harpe
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Et qu'il a composé toute une symphonie
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Et de l'Île d'Orléans jusqu'à Contrescarpe
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En écoutant chanter les gens de ce pays
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On dirait que le vent s'est pris dans une harpe
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Et qu'il a composé toute une symphonie.
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La langue de chez nous
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Yves Duteil |