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Je suis tombé au premier matin
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Devant ma mère à genoux
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On m'a fait boire le lait des chiens
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Chauffé sur les cailloux
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Encore aujourd'hui
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Quand j'ai le sang qui bout
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Quand je sens que monte l'orage
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Je peux hurler jusqu'à ce que les loups
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Viennent me lécher le visage
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Je savais lire les marques du temps
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Sur les écorces des arbres
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Je savais compter les éclats de marbre
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Sur la peau des serpents
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Ma faisait des milliers, des millions d'années
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Que c'était suffisant
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Ils sont quand même venus chercher mes enfants
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Pour leurs écoles fédérales
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Ce soir je marche
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Comme avant, nous marchions
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Comme quand la lune était large
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Au bord du lac, au bord du lac Huron
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On m'a fait vivre pour d'autres règles
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On m'a fait suivre d'autres lois
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On m'a dit "petit le vent ne se lève pas
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Sur les plumes des aigles"
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Je ne sais plus reconnaître tes empreintes
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Ni dessiner mes discours
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J'pourrais même plus t'écrire des phrases d'amour
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Sur ma figure peinte
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Ce soir je marche
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Comme avant, nous marchions
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Comme quand la lune était large
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Au bord du lac, au bord du lac Huron
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Le monde a tourné trop vite
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Il t'a emporté tout droit
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T'as pas eu le temps de prendre
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Tes racines avec toi
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Le jour où tu trouveras que ton histoire
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Est trop jeune
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Y'aura plus personne dans l'Indian Reservation
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Indian
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On a vu tomber aux pieds des visages pâles
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Le dernier caribou
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Pendant qu'épuisé, il rêvait debout
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Contre les murs de toiles
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Je ne sais même pas ce que peuvent en penser
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Les grands manitous
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Quand la nuit tombe, je perds mon chemin
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Dans toutes ces étoiles
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Toutes ces étoiles
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Ce soir je marche
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Comme avant, nous marchions
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Comme quand la lune était large
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Au bord du lac
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Ce soir je marche
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Comme avant, nous marchions
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Comme quand la lune était large
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Au bord du lac, au bord du lac Huron
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Le lac Huron
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Francis Cabrel |